Friendship never ends, right ? [PV Athéa]

Mon sommeil ne fut ni calme ni reposant.

Pièce sombre, murs sableux, mais solides, air sec, difficile d’y respirer. Le lieu où je me retrouve chaque nuit depuis environ 14 ans reste le même... J’entends en boucle cette voix rocailleuse et froide me dictant ce que je devrais savoir, penser et faire... Puis je revois son visage presque coller au mien, il m’effraye toujours autant, je me réveille alors en sueur, paniquer et exténué. C’est comme un cercle sans fin duquel on ne peut sortir. Mais c’est également une routine, ma routine.

Assise sur mon lit, je prends ma tête entre mes mains un instant, collant mes cheveux trempés de sueur en arrière. Il me faut toujours un certain temps pour me remettre de ces émotions trop lourdes et trop compliquer à porter. Après une pause, je me redresse, balance mes pieds hors du lit puis me lève. Je me dirige vers la petite cuisine ouverte sur un studio à l’aspect plutôt médiocre. Le logement où je vis au quotidien n’est pas des plus luxueux, c’est un studio assez petit avec une seule fenêtre et une salle de bain tout aussi minuscule. Mais c’est suffisant pour y dormir, j’y mange rarement, à par le café, ma cuisine n’a jamais rien vu d’autre comme aliment, si ce n’est quelques paquets de chips et de gâteaux. Je mets ma cafetière en route comme chaque matin puis saute dans la salle de bain, je prends une bonne douche bouillante, m’y prélassant un moment, l’eau est comme un désinfectant, supprimant les noirceurs de la nuit. Une fois sortie je ne me prends pas la tête pour choisir mes vêtements, je prends les premiers venus sur ma pile de fringues propres et les enfiles à peine sèche.
Puis je me dirige vers la cuisine, me sers un café avant de le déposer sur la table et m’occuper un peu de toutes les plantes de l’appartement. À coup de magie, je leur redonne un coup de jeune, leur servant également de l’eau pour tenir le reste de la journée.

Enfin, je prends mon cuire et mon mug de café avant de descendre les escaliers menant directement au commissariat. Avoir son logement juste au-dessus de son lieu de travail s’avère être très utile, je salut ensuite mes collègues d’un signe de tête, le serre quelques mains puis me pose dans mon bureau. Quelques dossiers ont été déposés à mon attention, je ne m’attarde pas sur tous, car je n’en cherche qu’un en particulier. Étant de repos la veille je n’ai pas pu me rendre sur la scène de crime, mais on m’a tout de même prévenu, depuis une semaine maintenant je traque un tueur. Je tombe alors sur le dossier temps recherché, il a recommencé. Une nouvelle fois la victime est une femme, cheveux longs, châtains, ses yeux lui ont été retirés sans savoir comment, elle a été ruée de coups, mais n’a pas perdu une goûte de sang. La légiste n’a rien trouvé de spécial, aucune empreinte ni ADN suspects, aucune marque extérieur, comme si elles s’étaient fait ça toutes seules. Je prends la photo de la jeune femme et l’épingle au tableau, auprès de la première victime, je me pose sur mon bureau, fixant le rassemblement d’information qui s’affiche devant moi. Alors que je suis absorbée dans mes songes un de mes hommes vient m’annoncer l’arrivé de Winchester, je suis soulagé de le savoir ici auprès de moi, c’est un peu comme avoir été privé d’oxygène durant plusieurs années et avoir la possibilité de respirer de nouveau, je bois une gorgé de café puis me dirige vers l’accueil.

Je le vois alors là, debout à attendre, montre à la main, je souris de le voir ainsi. Son flegme britannique dépareille avec l’ambiance très américano du commissariat. Certains le regardent déjà comme un ovni, chuchotant sur qui il est ou n’est pas, un véritable court d’école. Je m’appuie contre le chambranle de la porte avant de lui faire par de ma présence.

" - Déjà en train de tirer au flanc Élisabeth, crois-moi, l’heure ne passe pas plus vite ici qu’ailleurs. "